Il est désormais chose courante de se déclarer « allié·e » de la communauté 2SLGBTQIA+ si vous n’en faites pas vous-même partie.

Cependant, des personnes se disent souvent des allié·es parce qu’elles réprimandent des blagues de mauvais goût, assistent à une parade de la fierté gaie ou partagent la plus récente campagne de justice sociale qui fait fureur sur les réseaux sociaux.

Bien que ce soit là des gestes louables, il importe de réfléchir à ce que ça veut réellement dire d’être un·e allié·e.

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être solidaire avec la communauté 2SLGBTQIA+ 

Être un·e allié·e n’est pas un macaron ou une épinglette que l’on porte. Ce n’est pas non plus une identité à revendiquer.

Une « alliance » est une pratique continue qui repose sur des gestes continuels.

Au lieu de dire « Je suis un·e allié·e », essayez de dire « Je suis solidaire », ou, plus précisément, « Je suis solidaire avec [groupe social] en posant ces gestes/prenant ces mesures. »

La clé ici est d’être précis·e quant à vos gestes et la façon dont vous appuyez la communauté. 

Un des grands problèmes d’une « alliance », c’est qu’elle tourne souvent autour des gens qui s’identifient au statu quo et non autour des personnes qui font partie de la communauté.

Même si votre désir de soutenir cette dernière est louable, il vaut parfois mieux faire un pas en arrière et braquer les projecteurs sur la communauté que vous souhaitez appuyer.

Essayez donc de vraiment bien comprendre ce qu’elle vit et de cerner des mesures possibles pour lui offrir du soutien. 

Idéalement, l’étiquette d’allié·e devrait vous être donnée par la communauté elle-même, au lieu que vous la revendiquiez sans poser de gestes concrets pour justifier votre revendication.

Par exemple, la communauté pourrait vous voir fournir des efforts et faire ce qu’il faut pour vous éduquer et devenir solidaire. Elle pourra alors ressentir votre « alliance ».

Vous aurez aussi davantage l’impression d’avoir mérité cette appellation plutôt que de vous l’avoir attribuée vous-même. Elle aura ainsi plus de valeur.

Une « alliance » ne doit pas être une performance.

Installer un drapeau de la fierté gaie sur votre bureau ne fait pas de vous un·e allié·e.

C’est un peu comme les multinationales qui mettent le drapeau sur leur marchandise ou participent à une parade uniquement pour avoir leur logo sur un char allégorique, avant de passer à autre chose. 

Dans bien des cas, les gens affirment être des « alliés », mais cela ne veut rien dire si ce n’est pas accompagné de gestes.

Vous devez prendre des mesures concrètes pour devenir solidaire de la communauté.

Prenez un instant pour vous demander si vous confrontez vos préjugés pour appuyer les personnes 2SLGBTQIA+ et défendre leurs droits, ou si vous ne faites que vous définir comme une personne qui ne leur pose aucun danger.

Utilisez ensuite des gestes et non des mots pour exprimer votre soutien.

mesures possibles pour former une alliance 

Que pouvez-vous faire pour être « un·e allié·e »?

Une des premières mesures à prendre est de reconnaître et de comprendre le privilège que vous avez.

Vous rencontrez possiblement des difficultés dans votre vie, mais vous avez aussi des privilèges qui facilitent celle-ci.

Cela est particulièrement vrai si vous êtes de race blanche, cisgenre et hétérosexuel·le, car vous êtes en adéquation avec le statu quo.

Alors, pourquoi reconnaître votre situation privilégiée?

Parce que cela peut accroître la sensibilisation envers vos avantages et vos désavantages au sein de la société, et vous aider à remettre la norme en question.

Pouvez-vous trouver le moyen d’utiliser vos privilèges pour amplifier la voix de la communauté et la laisser résonner là où elle n’aurait pas pu avant?

Vous devez toujours vous faire entendre, mais pas en étouffant la voix de la communauté. 

Lorsque vous demandez à une personne qui fait partie d’un groupe marginalisé de vous fournir des explications, vous lui demandez de prendre du temps non pas pour défendre ses droits, mais bien pour vous éduquer.

Il existe tellement de ressources à votre disposition pour vous éduquer, qu’il s’agisse de rencontres en ligne, de forums ou de documentation. Tout ce qu’il vous faut est à un clic de souris.

Bien sûr, vous pouvez toujours approcher une personne 2SLGBTQIA+ si vous avez des questions, mais après avoir fait vos recherches. Et assurez-vous que vous continuez d’apprendre et de vous éduquer.  

« Quand vous vous manifestez comme un·e allié·e, vous devez voir ça comme un engagement et une responsabilité. Se déclarer allié·e veut dire s’éduquer et s’engager à bien écouter quand une personne dit quelque chose, au lieu de réagir et d’être sur la défensive. »

- Oliva Baker, militante LGBTQ+ 

alliance en milieu de travail 

Le meilleur moyen d’être un·e « allié·e » au travail est d’amplifier la voix des personnes 2SLGBTQIA+ qui font partie de votre milieu de travail.

Prenez le temps de soutenir la communauté 2SLGBTQIA+ au sein de votre entreprise. Cela veut dire offrir du mentorat aux personnes 2SLGBTQIA+ pour qu’elles puissent être promues à des postes de haute direction. Vous pourrez ainsi créer un milieu de travail plus inclusif et faire entendre des voix que l’on n’entendait pas auparavant. 

Vous pouvez aussi commencer par créer un milieu de travail où le langage neutre est la norme. C’est une étape importante pour que tout le monde se sente inclus au travail.

Par exemple, au lieu de dire « Salut les gars! » au moment de vous adresser à un groupe, utilisez plutôt des termes neutres qui ne précisent pas de genre, par exemple « Bonjour tout le monde! ».

Veillez aussi à ne pas perpétuer au travail des blagues ou du langage blessant à l’égard de la communauté 2SLGBTQIA+.

Que ce soit clair que vous n’allez pas tolérer ce genre de comportements, de blagues ou d’humiliations en milieu de travail, même si vous pensez être entouré·e d’ami·es. 

Enfin, acceptez d’être inconfortable.

C’est toujours difficile lorsque notre vision du monde est remise en question, mais faire preuve d’ouverture pour écouter et comprendre représente toujours la meilleure façon de nous améliorer et d’être solidaire avec la communauté.

L’inconfort accompagne souvent l’apprentissage. Voyez votre « alliance » comme quelque chose que vous faites et à laquelle vous vous exercez plutôt que ce que vous êtes. Il ne s’agit pas d’une étiquette, mais bien d’un mode de vie.

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