Montréal, le 22 février 2023 – À l’ère de Bumble, Tinder et Hinge, la dynamique de recherche d’emploi peut donner l’impression d’être sur un site de rencontre – les gens en recherche d’emploi passent rapidement d’une offre à l’autre lorsqu’il s’agit de trouver le match parfait dans leur vie professionnelle. Les similitudes entre les fréquentations et les entrevues d’embauche n’ont rien de nouveau, mais lorsqu’il s’agit de courtiser des candidats, les récentes données démontrent que le monde du travail canadien pourrait tirer une belle leçon des applis de rencontre.

Randstad Canada, un chef de file en ressources humaines, a récemment interrogé 1500 personnes en quête d’emploi pour mieux comprendre ce qui les attirait dans un affichage de poste et ce qui fait qu’ils se sentent prêts à passer du stade de la banale fréquentation à celui de la relation sérieuse.

Comme pour des profils sur les sites de rencontre, le sondage Conseils pour attirer les chercheurs d’emploi d’Ipsos a révélé que le choix des mots était un obstacle qui portait les gens à faire fi d’une offre dans leur quête d’un emploi. Huit chercheurs d’emploi sur dix ont déclaré qu’ils avaient été rebutés par certains termes utilisés, alors qu’un sur trois trouvait que la terminologie incluant des expressions telles que « les tâches peuvent varier », « doit être prêt à assumer des responsabilités de leadership » (26 %) et « posséder de l’expérience spécifique à l’industrie » (26 %) sonnait l’alerte indiquant de possibles problèmes éventuels. Attirer des candidats par le langage peut sembler banal pour les employeurs, mais les résultats du sondage ont fait état de leur importance. Certains immigrants récemment arrivés au Canada ont surtout été repoussés par certaines termes et expressions (41 % de ceux qui ont immigré au cours des 14 dernières années évitent carrément ce type de terminologie).

Le choix des mots a aussi été un obstacle lorsqu’il s’agissait de courtiser un bassin de talents plus jeune et/ou plus diversifié. Les affichages de poste aux accroches réchauffées et dépassées comme « nous sommes une grande famille » faisait fuir comme la peste les plus jeunes candidats (29 % chez les candidats âgés entre 18 et 34 ans); alors que les descriptifs plus traditionnels tels que « les tâches peuvent varier », faisait passer au suivant les personnes noires, autochtones et de couleur (40 % contre 29 % des répondants blancs). Les candidats de couleur pensaient aussi à deux fois avant de postuler au sein d’entreprises qui omettaient de mentionner l'équité et la diversité de la main-d’œuvre (20 %).

« Pour un profil d’appli de rencontre comme pour une description d’emploi, il s’agit de donner une bonne première impression », dit Marie-Pier Bédard, Vice-présidente exécutive chez Randstad Canada. « Nous sommes dans un marché compétitif alors les affichages de postes doivent se démarquer et le choix des mots peut être le point de différenciation dans l’attraction des meilleurs talents. »

Les affichages d’emploi n’indiquant pas l’échelle salariale ni le lieu de travail faisait aussi passer

l’opportunité aux oubliettes – avec plus de la moitié du personnel potentiel (51 %) qui était moins susceptible de postuler à une offre d'emploi qui ne mentionnait pas de fourchette salariale. Quarante-sept pour cent des personnes interrogées ont aussi été dissuadées de postuler des postes qui ne mentionnaient pas l’emplacement – la proximité du lieu de travail était un facteur considérable auprès des femmes (51 %), tandis que les candidats québécois étaient moins préoccupés par le salaire et beaucoup plus intéressés par le temps de déplacement, la majorité cherchant un emploi à moins d’une heure de la maison.

Les résultats ont aussi mis en lumière l’importance de la culture organisationnelle. L’importance de se sentir unis à leurs collègues et liés avec les valeurs fondamentales de l’entreprise incite les demandeurs d’emploi à rechercher un environnement positif qui puisse leur permettre de s'épanouir. Le détail de la culture en milieu de travail dans la description de l’emploi a été le facteur déterminant pour la majorité des postulants – les affichages d’emploi qui ne faisait pas état d’une culture organisationnelle bien définie décourageaient plus de quarante pour cent des candidats (42 %) de postuler.

« La description d’un poste procure au candidat potentiel une idée de la personnalité de l’entreprise. Plus une compagnie peut se démarquer, meilleure sera le bassin des postulants », affirme Mme Bédard. « Démontrer la passion, la mission et l’opportunité d’emploi par le biais d’une description réfléchie et bien écrite attire non seulement l’attention, mais fait aussi une impression durable et favorable dans l’expérience globale de la quête d’emploi. »

Qu’il s’agisse d’un employé potentiel ou d’un employeur, fréquenter les applis de rencontre et courtiser des candidats présentent autant de similitudes. Mais pour réussir dans l’un ou l’autre des scénarios, il faut d’abord bien présenter son contenu et le mettre au premier plan.