L'anneau de fer en ingénierie est l'un des symboles professionnels les plus distinctifs au Canada. Si vous avez remarqué cet anneau en fer ou en acier inoxydable à l'auriculaire d'un ingénieur, vous voyez bien plus qu'un simple bijou. Il s'agit d'un rappel de l'engagement de l'ingénieur à respecter les normes les plus élevées de sa profession.

Contrairement au permis d'exercice, qui est délivré par les organismes de réglementation provinciaux, l'anneau n'est pas lié aux qualifications. Il représente plutôt un symbole d'éthique, de responsabilité et de l'approche canadienne de l'intégrité en ingénierie.

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L'anneau de fer dans l’ingénierie : une tradition en évolution

Depuis ses origines en 1922 jusqu’à son évolution actuelle, découvrez comment cette cérémonie symbolique reflète l’éthique, l’unité et l’avenir de la communauté des ingénieurs au Canada.

naissance d'une tradition dans la profession d’ingénieur au Canada

L’histoire commence en 1922, lorsque sept ingénieurs éminents, tous anciens présidents de l’Institut canadien des ingénieurs, se réunissent à Montréal. Lors de cette réunion, le professeur Haultain, de l’Université de Toronto, a partagé une idée inspirante. Il souhaitait créer une organisation pour rassembler les ingénieurs canadiens ainsi qu’une cérémonie destinée à mettre en lumière leurs engagements éthiques.

Pour concrétiser cette idée, M. Haultain s’est adressé à l’auteur Rudyard Kipling, lauréat du prix Nobel et reconnu pour ses écrits sur l’ingénierie. Kipling s’est montré intéressé et a rédigé l’engagement et la cérémonie connus aujourd’hui sous le nom de « Rituel de l’appel d’un ingénieur ». La première cérémonie a eu lieu à Montréal le 25 avril 1925, lorsque six ingénieurs ont reçu leur anneau.

Ce rituel a un double objectif : il aide les nouveaux ingénieurs à comprendre l’impact social de leur profession tout en rappelant aux ingénieurs chevronnés de soutenir et d’accueillir les nouveaux venus dans le domaine.

les gardiens du rituel

La Corporation des sept gardiens, nommée en hommage aux sept premiers anciens présidents, est un organisme indépendant chargé de superviser cette importante tradition. Par l’intermédiaire d’un réseau de branches régionales appelées camps, elle administre le rituel à travers le Canada. Aujourd’hui, 27 camps sont actifs à travers le pays, dont six à Montréal, quatre à Toronto, trois à Québec et trois à Vancouver.

Cette organisation indépendante exerce un contrôle total sur l’administration du rituel, fonctionnant de manière autonome par rapport aux universités et aux organisations d’ingénieurs. Elle a préservé l’intégrité de la cérémonie en obtenant des droits d’auteur au Canada et aux États-Unis. Le système des camps garantit une exécution uniforme du rituel à l’échelle nationale, chaque site respectant les mêmes normes élevées.

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un regard vers l'avenir

Alors que la profession d’ingénieur au Canada se diversifie de plus en plus, la nécessité de rafraîchir la cérémonie de l’anneau de fer devient incontournable. Lors de la conférence 2022 de l’Association canadienne pour la formation en ingénierie, des éducateurs et des ingénieurs se sont réunis pour discuter des moyens de moderniser le rituel, avec pour objectif d’honorer les valeurs actuelles tout en préservant son intention initiale.

Le moment est opportun. En mars 2024, la Société a actualisé sa mission, qui consiste désormais à « obliger la communauté des ingénieurs du Canada à se conformer à la déontologie » et à promouvoir « l’intégrité déontologique tout au long de la vie » chez les ingénieurs canadiens.

Cet effort de modernisation vise également à combler les lacunes en matière de représentation. Les ingénieurs et les éducateurs ont souligné l’importance d’inclure les voix historiquement exclues de la cérémonie. Cela inclut les peuples autochtones, les femmes, les personnes racisées, les nouveaux arrivants ainsi que les personnes issues de la diversité des genres. Cette volonté de changement reflète l’évolution de la société canadienne depuis la création du rituel il y a près d’un siècle.

Pour mener à bien cette transformation, un groupe de travail réunissant des ingénieurs, des étudiants, des professeurs, des administrateurs, des anciens élèves et des gardiens de l’anneau de fer en ingénierie collabore à l’élaboration d’une nouvelle cérémonie. Parmi leurs objectifs figurent la création d’un rituel plus inclusif, la mise en place de mesures de responsabilisation et l’assurance que le processus de mise à jour soit sensible aux besoins de tous les participants. Grâce à une approche réfléchie et axée sur les valeurs, ils espèrent honorer l’héritage de la cérémonie tout en la rendant significative pour les générations futures d’ingénieurs canadiens.

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