La sensibilisation aux problèmes de santé mentale s’est intensifiée au cours de la dernière décennie et c’est tant mieux. On reconnaît notamment le rôle que peuvent jouer les milieux de travail en matière de prévention. Les tabous sont en train de tomber concernant l’épuisement professionnel et de nombreuses entreprises ont maintenant en place des solutions pour soutenir leurs employés souffrant, par exemple, de dépression ou d’anxiété. Au Canada, Bell a fait figure de pionnière en lançant en 2011 la Journée Bell Cause pour la cause. L’événement, qui a lieu annuellement, permet de recueillir des millions de dollars pour les organismes qui soutiennent les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale.

Cependant, ce sujet demeure délicat dans de nombreux milieux de travail. Malgré une prise de conscience accrue dans la population en général, une stigmatisation persiste, en particulier au boulot. Souvent, les employeurs ne savent pas comment aborder la santé mentale et balaient ces préoccupations sous le tapis, laissant leurs employés se débrouiller seuls. S’attaquer ouvertement aux enjeux de santé mentale est une nécessité absolue pour maintenir un climat de travail sain. Les ignorer entraîne de graves conséquences sur l’image de marque et le climat de travail d’une entreprise. En voici quatre.

the risks of ignoring mental health in the workplace
the risks of ignoring mental health in the workplace

baisse de la productivité

Selon une étude du CAMH (en anglais), les mauvaises pratiques en matière de santé mentale coûtent aux employeurs canadiens 51 milliards de dollars par année. La plupart du temps, on observe une croissance des congés de maladie, des prestations d’invalidité et du « présentéisme » (lorsque l’employé/e se présente au travail mais ne donne pas son plein potentiel). Le fardeau de la santé mentale peut être atténué (tant pour les employeurs que pour les employés) en étant proactif. La disponibilité des ressources et un soutien adéquat permettent de résoudre les problèmes avant que la situation s’aggrave. Les employés doivent être à l’aise de parler de leurs problèmes de santé mentale et capables d’établir un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée. Lorsqu’ils se sentent autorisés à parler de ce qui les stresse et que leur employeur met en place des solutions pour les soutenir, tout le monde y gagne.

épuisement professionnel

La technologie a rendu pratiquement impossible pour les employés de bureau d’échapper à tout ce qui sollicite leur attention, même de retour à la maison. Des notifications les alertent à chaque courriel ou SMS de leur patron, quelle que soit l’heure de la journée. Le stockage dans le nuage leur permet de travailler sur des documents de n’importe où dans le monde, y compris à la maison et en dehors des heures de bureau. La division claire qui existait autrefois entre le domicile et le travail a disparu. Impossible de quitter le bureau à 17 h pour reprendre ses activités le lendemain matin. Tous les éléments sont en place pour provoquer un épuisement professionnel : une pression constante qui empêche de décrocher et aucun répit pour recharger ses batteries. Définir des limites et clarifier les attentes devient essentiel pour que les employés puissent prendre le temps qu’il faut pour s’occuper de leur santé mentale et de leur bien-être sans culpabilité.

faible taux de fidélisation

De mauvaises pratiques en matière de santé mentale peuvent sérieusement compromettre la fidélisation des employés. Tout professionnel des RH vous le confirmera : une rotation du personnel supérieure à la moyenne révèle un climat de travail malsain. Un environnement toxique résulte souvent d’iniquités sur le plan organisationnel ou administratif. Si vos employés se sentent stressés, épuisés et surexploités, c’est signe d’un climat de travail nocif où règne la peur. Dans un milieu harmonieux, les employés se sentent respectés et obtiennent le soutien de leurs supérieurs et les ressources nécessaires pour surmonter leur problème de santé mentale de manière saine et productive. Le manque d’accessibilité des ressources les conduit plutôt à démissionner pour échapper à la pression insupportable et à l’épuisement professionnel. Puis le cycle se répète lorsqu’un nouvel employé est embauché et que le problème principal n’a pas été réglé.

une marque employeur toxique

Une approche malsaine en matière de santé mentale produit un effet boule de neige. Quand un employé n’a pas le soutien et les ressources dont il a besoin pour prendre soin de sa santé mentale et atteindre un équilibre entre le travail et sa vie personnelle, tous ses collègues en ressentent les répercussions. En effet, si une personne n’est pas en mesure d’exercer ses fonctions à son niveau optimal, les autres membres de l’équipe doivent prendre le relais, et le cycle du stress et de l’épuisement se poursuit. À la longue, le roulement de personnel augmente et l’entreprise récolte une réputation d’employeur toxique qui stresse et surcharge ses employés. Disons qu’être connu pour pousser ses employés au bord de l’épuisement professionnel, les presser comme des citrons puis les recracher n’est pas enviable.

difficulté à recruter

Lorsque votre marque employeur se retrouve dans la boue, difficile de recruter des gens talentueux. Le marché du travail actuel étant extrêmement compétitif, pour accéder à des candidats de qualité, l’entreprise doit plus que jamais soigner son image. Depuis un long moment, le taux de chômage au Canada reste faible. La plupart des candidats qualifiés ont déjà un emploi et peuvent à loisir évaluer une nouvelle offre avant de sauter dans l’aventure. Une marque employeur attrayante est donc essentielle pour inciter les gens à travailler pour vous. Les jeunes employés des générations Y et Z sont concernés par les enjeux sociaux, incluant les approches en santé mentale. Et comme ils sont aussi extrêmement technophiles, vous pouvez être sûr qu’ils vérifieront les avis sur des sites comme Glassdoor et Facebook pour savoir ce que vos employés actuels ou précédents ont à dire sur votre entreprise. S’il est souvent question de « burnout », de « surmenage » et d’une « absence d’équilibre travail-famille », ils verront un drapeau rouge.

 

De nos jours, il est impossible d’ignorer l’impact de la santé mentale en milieu de travail. Se cacher la tête dans le sable ne fait que retarder l’inévitable. Selon l’Association canadienne pour la santé mentale, à 40 ans, 50 % des Canadiens auront fait face à un problème de santé mentale[O1] . Si vous souhaitez savoir comment aider les personnes qui ont des problèmes de santé mentale dans votre milieu de travail, consultez notre article Aborder le thème « santé mentale » en tout respect.

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