Au cours des dix dernières années, le Canada s’est progressivement bâti une réputation d’incubateur de talents en TI. Toronto, Kitchener et Waterloo forment un réseau géographique privilégié pour les professionnels de l’informatique en devenir, qui recherchent la crème de l’enseignement et de la formation technologie de l’information. Le défi pour le Canada semble être la rétention des techniciens en informatiques talentueux.

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qu’est-ce que la fuite des cerveaux et pourquoi cette situation se produit-elle

La fuite des cerveaux est le phénomène de l’exode des travailleurs en TI - qui ont suivi leurs études au Canada — vers d’autres pays (généralement aux États-Unis). Chaque année, le Canada voit environ 0,7 % de sa population déménager aux États-Unis. Cette population représente, en majeure partie, des travailleurs qualifiés à la recherche de postes mieux rémunérés qu’au Canada.

C’est bien connu, en Amérique du Nord, que le Canada possède une excellente qualité d’enseignement. De plus, les coûts de formation sont faibles et, pour la plupart, subventionnés par le gouvernement. Pour les chercheurs d’emploi nouvellement diplômés au Canada, la présence de postes informatiques lucratifs aux États-Unis est attrayante. La région de la Baie, aussi connue sous le nom de la Silicon Valley, est une destination populaire pour ces nouveaux TI, bien que des rôles bien rémunérés se trouvent partout aux États-Unis.

pourquoi les TI ne restent-ils pas au canada ?

Il y a deux raisons majeures pour lesquelles les TI ne restent pas au Canada : l’argent et la reconnaissance de marque. La raison est simple. Les grands noms de la technologie (pour lesquels les nouveaux diplômés veulent tous travailler) ont leur siège aux États-Unis. Aussi, les TI canadiens gagnent beaucoup moins que leurs homologues américains. Le salaire annuel moyen d’un TI au Canada est de 100 000 $ CAN (ou 74 000 USD). Bien que ce salaire soit plus élevé que celui du Canadien moyen, c’est tout de même une fraction de ce qu’un TI gagne — avec les mêmes compétences — aux États-Unis. Les salaires dans la région de la Baie (145 000 USD), à New York (133 000 USD) ou à Seattle (138 000 USD) en représente presque le double !

Même les TI américains, œuvrant dans des régions plus éloignées, telles que Denver (117 000 USD), Chicago (114 000 USD) ou Washington (123 000 USD) voient leurs salaires dépasser de manière significative le revenu moyen du TI au Canada. Les travailleurs de ce domaine sont donc confrontés à un incitatif financier cossu lorsque mis face à la décision de rester au Canada ou bien de déménager aux États-Unis suite à leurs études.

ce que vous devez savoir sur les tendances en matière d’emploi en TI

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existe-t-il des solutions pour contrer la fuite des cerveaux ?

augmenter l’immigration qualifiée

De nombreux immigrants entrent au Canada avec de grandes compétences en technologie. Une des solutions envisageables serait d’augmenter ce nombre d’immigrants grâce à des avantages intéressants. Par exemple, le Canada a réussi à se forger une excellente réputation sur la scène internationale. De plus, les voies d’immigration vers le Canada sont accessibles (contrairement à celles des États-Unis, bloquées par l’administration Trump). Le gouvernement fédéral canadien a revu ses restrictions sur les immigrants qualifiés, en créant le programme Entrée express. Ce programme facilite l’acquisition de la résidence permanente pour les immigrants possédant des compétences activement recherchées au Canada.

Néanmoins, remplir des postes par des immigrants qualifiés représente de grands défis, ce qui fait que les employeurs canadiens privilégient l’expérience locale. Pour que l’augmentation de l’immigration de TI qualifiés au Canada devienne une solution à long terme contre la fuite des cerveaux, les employeurs devront tout d’abord définir leurs attentes en matière d’embauche.

Voici quelques réflexions intéressantes pour ces employeurs :

  • Bannissez les préjugés ! Prôner l’expérience locale rime généralement avec un besoin de familiarité. Au lieu de rechercher « l’adéquation culturelle » (qui définit notre tendance à privilégier les personnes « comme nous »), ouvrez votre esprit et vos installations à des recrues compétentes et engagées.
  • Les entreprises représentées par des équipes diversifiées démontrent des revenus plus élevés, de meilleurs résultats en innovation, une plus grande satisfaction des travailleurs, un bon taux de rétention, ainsi que plusieurs autres avantages.
  • On estime qu’au cours de la prochaine décennie, 40 % des TI proviendront de l’extérieur du Canada. Pour vous, est-ce vraiment stratégique d’ignorer près de la moitié du bassin de travailleurs ?
  • Réorganisez vos processus d’embauche pour sortir des sentiers battus. Prenons par exemple la technologie, qui facilite la sélection de candidats à l’étranger. Une entrevue par conférence Web, avec des candidats préalablement approuvés par le programme Entrée express, est une des nombreuses façons de faire les choses autrement. Nimmy Martin, responsable du recrutement technique chez Randstad, croit fermement que « La technologie numérique est un réel avantage lorsqu’on veut garder une longueur d’avance sur sa concurrence : elle rend possible de passer en entrevue des talents hautement qualifiés, préalablement approuvés pour la résidence permanente par le programme Entrée express. Très souvent, le nombre de scientifiques canadiens spécialisés en Cloud ou en données se veut très faible comparativement à la demande. Ces talents extérieurs ont donc de grandes chances de trouver un travail au Canada avant même d’y immigrer ».

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rechercher et développer le talent

C’est un fait indéniable : l’immigration permet aux employeurs d’accéder à des TI de qualité. Toutefois, cela ne remédie pas au départ massif de travailleurs locaux vers des pays où les conditions sont meilleures. Tel que lu plus haut ; les jeunes travailleurs se voient offrir de meilleures postes à l’extérieur du Canada très tôt dans leur carrière. Pour pallier à cette réalité, il est impératif de créer un passage pour les novices en TI, afin de les faire évoluer plus rapidement vers des rôles intermédiaires et supérieurs.

Nombreux sont les programmes de formation en TI dans lesquels les stages sont préalables à l’obtention d’un diplôme. Puisque les stages sont plus nombreux aux États-Unis (donc plus faciles à trouver), un groupe important de talents en voie d’obtention imminente de leur diplôme quitte avant même d’avoir fait leurs études. Selon une étude publiée dans le Globe and Mail ; 66 % des diplômés canadiens en génie logiciel trouveront du travail aux États-Unis. Cela, c’est sans compter que 66,7 % des étudiants internationaux ayant fait leurs études au Canada trouvent également du travail à l’extérieur du pays.

Les entreprises canadiennes gagnent à offrir aux jeunes techniciens en informatique des possibilités d’avancement intéressantes dès leur embauche. Il va sans dire qu’une fois qu’ils ont accepté un poste aux États-Unis, les inciter à revenir travailler au Canada est un coup d’épée dans l’eau.

En considérant cela, on peut facilement se poser la question suivante : pourquoi les entreprises canadiennes hésitent-elles à embaucher de la jeune main-d’œuvre en TI ?

La recherche d’un employé de niveau sénior et formé demeure non seulement très coûteuse, mais elle est aussi peu réaliste. Ce qui a le plus de sens, ici, c’est d’attirer de nouveaux diplômés avec des chances d’avancement et des conditions intéressantes. Souvenez-vous que même les TI séniors et expérimentés furent, un jour, les nouvelles recrues d’une entreprise ! Un investissement initial et de la patience seront essentiels au départ, mais il s’agit tout de même d’un moyen sûr de bâtir votre bassin de talents. Aussi, la formation interne et continue de vos professionnels en TI vous permet de créer une méthode de travail commune et cohérente et de vous assurer de l’acquisition des connaissances essentielles pour garder un bon positionnement dans votre marché concurrent.

Développer vos propres talents est aussi un facteur majeur de fidélisation des employés. Lorsque vous décidez de vouer votre confiance en une nouvelle recrue, vous devriez investir dans son potentiel — elle ne pourra que vous en être reconnaissante.

construire une marque employeur forte

Les entreprises en démarrage et les marques technologiques canadiennes possèdent une notoriété bien inférieure à celle de leurs pareilles américaines. Aujourd’hui, les jeunes TI veulent travailler pour les Google, les Uber et les Airbnb de ce monde. Autrement dit, ils veulent investir leurs efforts dans des marques qui n’ont plus besoin d’être nommées pour être reconnues.

Les Américains possèdent une excellente réputation quant à leur culture technologique florissante. D’ailleurs, la plupart des TI nomment sans effort des dizaines de marques technologiques américaines envers lesquelles ils éprouvent de l’admiration et un désir d’y travailler.

Pour leur part, les marques technologiques canadiennes sont moins connues. Cependant, des organisations d’ici telles que Shopify, Wealthsimple, Hootsuite voient leur notoriété croître de manière à entrer la catégorie des marques réputées au Canada. Pour faire grandir l’intérêt des travailleurs de la génération Z et Y, ces compagnies développent et améliorent activement leur marque employeur. Elles promeuvent des valeurs qui touchent leurs cibles, ce qui leur permet un engagement fidèle de ces derniers en ligne et sur les réseaux sociaux. Ceci fait naître, de manière efficace et organique, l’apparence de lieux de travail où il fait bon travailler et développer sa carrière. Quoique ces exemples dépeignent de jeunes marques, les marques canadiennes bien établies se doivent aussi de miser sur le facteur culture d’entreprise.

mettre en lumière les bons côtés de la technologie canadienne

Le secteur canadien de la technologie possède sa propre réputation. Même que ce n’est pas rare qu’on lui appose l’étiquette de l’endroit où trouver du talent technique qualifié à moindre coût. Bien que cela soit un excellent incitatif pour les entreprises à ouvrir leurs bureaux au Canada, cela éloigne également les talents. De manière générale, les candidats n’ont pas envie d’accepter un poste dans une compagnie qui se présente comme l’alternative bon marché à l’Amérique.

Cette réputation propose aux nouveaux diplômés de se faire une idée péjorative d’un parcours de carrière éventuel au Canada. Comme quoi travailler dans son pays natal se veut comme un échec, ou encore un plan B. Il est essentiel que le secteur canadien des technologies élabore une proposition de valeur attrayante pour les candidats TI, pour les travailleurs TI et leurs employeurs. Une meilleure approche apporterait d’autres avantages économiques, tels que la croissance de l’intérêt des investisseurs en capital de risque, et la diminution du départ de jeunes entreprises canadiennes vers les États-Unis. Cela coûte cher au Canada en frais de propriété intellectuelle, de recettes fiscales et de profits !

Le Canada, même s’il ne peut pas rivaliser sur les salaires américains, peut tout de même offrir des avantages. Il ne faut pas oublier que le pays possède une tout autre réputation en tant qu’endroit ou bien vivre et bâtir une famille. Le Canada a une longueur d’avance sur ces aspects. Notre pays est reconnu comme un endroit accueillant et inclusif, idéal pour qui souhaite fonder une famille et développer sa carrière. De plus, les soins de santé y sont excellents, notre gouvernement est stable et sécurisant, sans compter un niveau de liberté élevé et une excellente qualité de vie.

Également, nous gagnerions à promouvoir davantage nos joyaux tels que Shopify : un joueur majeur dans l’industrie canadienne technologique avec sa valeur de 22 milliards de dollars. C’est exceptionnel ! Beaucoup d’autres entreprises canadiennes émergentes et prometteuses comme Element AI, Wealthsimple, Ritual, StackAdapt, Coinsquare et Clearbanc gagnent du terrain. Tirer parti de leur positionnement et leur réputation brillante et montante serait une solution logique et efficace pour faire figurer le Canada dans la liste des pays novateurs en technologies. Cette stratégie pourrait facilement capter l’attention des jeunes travailleurs en TI, qui souhaitent travailler pour des entreprises cool et avant-gardistes.

Il n’existe pas de solutions miracles pour gérer le défi de taille que propose la fuite des cerveaux au Canada. Bien que l’immigration soit une option pour combler les lacunes et aider les employeurs à remplir des informatiques essentielles ; elle n’offre tout de même pas de réponse aux problèmes fondamentaux qui poussent les jeunes travailleurs en TI à quitter le pays. Les solutions à long terme nécessiteront une amélioration continue à différents niveaux pour intégrer la main d’œuvre immigrante, attirer efficacement les candidats débutants et embellir la réputation du Canada quant à son volet technologique.

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