En 2018, nous avons lancé notre programme de leadership éclairé « les femmes qui transforment le monde du travail ». Le programme a été conçu pour mettre en lumière les problèmes auxquels font face les femmes au travail et créer un espace qui permet d’élaborer des solutions efficaces. En vue de concrétiser notre vision, nous avons parlé à des milliers de femmes et d’hommes de partout au pays. Nous en avons appris sur leur expérience en ce qui concerne notamment l’automatisation, l’innovation, les préjugés inconscients et le leadership. Au moyen d’initiatives de co-création et de collaboration, nous avons exploré les défis qu’amène un monde de travail toujours plus exigeant, en constante évolution et axé sur la technologie.
Au cours des deux dernières années, nous avons publié quatre livres blancs qui examinent des problèmes actuels, nous avons animé six tables rondes dans trois villes, nous avons interviewé 16 invités de tous les horizons dans notre série de balados, et nous avons fait entendre la voix de milliers de personnes. Voici ce que nous avons appris jusqu’à présent.
30 % des femmes sont inquiètes de perdre leur emploi en raison de la technologie
Il est essentiel pour les femmes de participer activement à la conversion numérique du monde du travail, sans quoi elles risquent d’être laissées de côté. La technologie de rupture, l’automatisation et la transformation numérique auront un impact certain sur les emplois dans un avenir (très) rapproché. Cette préoccupation hante beaucoup de femmes dans les domaines des TI, de la vente au détail, du service à la clientèle et, surtout, de la fabrication.
de nouveaux rôles voient le jour
L’apprentissage automatique, les mégadonnées et la programmation sont des secteurs en croissance, mais les femmes n’y représentent qu’un faible pourcentage de la main-d’œuvre. En fait, les femmes continuent d’être considérablement sous-représentées dans les industries axées sur les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques (STIM), comme dans l’industrie de l’intelligence artificielle (IA). En effet, seulement 22 % des professionnels de l’IA sont des femmes, un écart de genre trois fois plus important que dans les autres industries.
Une proportion de 73 % de femmes considère la capacité de s’adapter aux nouvelles technologies comme la compétence dont elles auront le plus besoin dans les dix prochaines années. Cependant, même si 60 % des femmes estiment être capables de prendre des risques et d’innover dans leur carrière, moins de la moitié d’entre elles prennent de véritables mesures pour protéger leur carrière des répercussions négatives de la technologie.
les compétences générales représentent l’avenir
Même si l’automatisation menace des emplois dans plusieurs secteurs qui embauchent traditionnellement beaucoup de femmes (comme les emplois dans les secteurs des services et de l’assemblage industriel), l’innovation en milieu de travail a fait augmenter la demande en main-d’œuvre féminine. Beaucoup de compétences générales habituellement associées aux femmes, comme la communication et l’empathie, sont difficiles à recréer au moyen de la technologie.
les préjugés sexistes se faufilent dans tous les aspects de la vie des femmes
Les préjugés inconscients, aussi appelés préjugés implicites, sont les jugements hâtifs que nous portons sur les autres sans réfléchir. Ils sont un facteur sous-jacent de beaucoup d’aspects de la vie d’une femme : la façon dont elle doit se comporter au travail pour obtenir de bons résultats, la façon dont ses compétences sont mises en valeur ou la façon dont ses ambitions sont perçues.
Durant leur éducation et au travail, les hommes sont encouragés à faire carrière dans des emplois bien rémunérés en analyse, en science et dans les STIM, tandis que les emplois « plus faciles » en relation d’aide ou liés aux soins ou à l’entretien sont présentés aux femmes comme étant des emplois parfaits pour elles. Au Canada, 92 % des développeurs de logiciel sont des hommes, alors que 72 % des enseignants, 92 % des infirmiers et 98 % des éducateurs de la petite enfance sont des femmes.
Pour lutter contre les préjugés sexistes en éducation, les garçons doivent savoir qu’il est tout à fait convenable pour eux d’entreprendre des carrières en relation d’aide ou liés aux soins ou à l’entretien, et de la même façon, les filles doivent être encouragées à occuper des emplois dans les STIM.
la COVID-19 a exacerbé les inégalités entre les hommes et les femmes
Les travailleurs de partout au pays ont ressenti les répercussions négatives de la pandémie, mais les secteurs traditionnellement à prédominance féminine, comme les services de traiteur, le travail social et le travail de caissier, ont été les plus touchés. Les femmes sont aussi plus susceptibles d’occuper des postes qui ne sont pas des postes de direction, et ce sont ces postes qui ont été le plus durement atteints. Au Canada, 20 % de femmes ont perdu leur emploi durant la pandémie, par rapport à 13 % d’hommes.
il est plus important que jamais de comprendre l’intersectionnalité
Les femmes qui sont les seules personnes de couleur ou les seules personnes d’une certaine identité dans leur milieu de travail sont 150 % plus susceptibles d’envisager de quitter leur emploi. Une approche intersectionnelle permet aux femmes ayant des points de vue divers de prendre part aux discussions et de se concerter avec d’autres femmes. Il est impossible pour une seule femme de parler au nom de toutes les femmes. Diverses femmes, qui apportent chacune un point de vue différent, doivent donc occuper des postes de direction.
prochaines étapes – faire connaître des points de vue, des expériences et des parcours de carrière divers
Il n’a jamais été aussi clair que chaque femme est unique, que chacune fait face à son propre lot de défis au travail et que chacune les surmonte à sa manière. En 2021, faisons connaître cette diversité. Non seulement nous créerons des espaces qui permettront aux femmes de raconter leur histoire, mais nous tenterons du mieux possible de veiller à ce que les personnes de tous les sexes, de toutes les races, de tous les âges et de toutes les orientations sexuelles soient représentées. En concentrant nos efforts sur l’amélioration des compétences et le perfectionnement professionnel, nous aiderons les femmes de tous les milieux et à toute étape de carrière à retourner plus rapidement au travail.
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